Delirium (traduit par Alice Delarbre) – Hachette (Black Moon) – 2011 -452 pages
Et si rien n’était plus dangereux que l’amour ?
Plus que quatre-vingt-quinze jours, et je serai enfin protégée de l’amor deliria nervosa. Après le Protocole, je serai heureuse et en sécurité. Pour toujours. C’est ce que tout le monde dit. Et je l’ai toujours cru. Jusqu’à aujourd’hui.
Car aujourd’hui, tout a changé.
Si l’amour conduit à la folie, alors je veux perdre la raison.
Si l’amour est une maladie, alors je veux être contaminée.
Si l’amour est la vérité, alors je préfère une seule seconde de cette vie plutôt qu’une éternité de mensonges.
Mon avis
Plusieurs d’entre vous doivent certainement connaître, ne serait-ce que de nom, Delirium de Lauren Oliver, qui fait un joli buzz dans le monde littéraire depuis sa sortie. C’est par cet engouement que j’ai entendu parler de ce livre et que ma curiosité a été attisée. J’ai décidé de me faire plaisir il y a quelques temps et c’est sur cet ouvrage que mon portefeuille dévolu s’est jeté. N’y allons pas par quatre chemins : Delirium ne fait pas tout ce boucan autour de lui pour rien, oh non!
Nous sommes aux États-Unis, dans un futur plus ou moins éloigné, et cela fait maintenant quarante-trois ans que les scientifiques ont trouvé un remède, le Protocole, à la maladie la plus mortelle qui soit: l’amour. Lena croit dur comme fer à la légitimité et à la nécessité de ce remède, mais quelque chose, ou plutôt quelqu’un, viendra lui ouvrir les yeux, aussi dangereusement effrayant que cela puisse paraître pour elle.
On commence par entrer doucement dans le quotidien et les pensées de Lena, ce qui nous permet de bien saisir le climat social et politique de ces États-Unis futuristes. Si ce début souffre légèrement de sa longueur, il permet néanmoins aux bouleversements qui arrivent plus tard dans le récit d’être en contraste total avec la vie « normale » des personnages à laquelle on s’est pratiquement accoutumé.
J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt l’évolution psychologique de Lena, mais également celle d’Hana, qui est à mon avis un personnage avec un grand potentiel (qui, je l’espère, sera exploité dans les prochains tomes) et j’ai évidemment adoré Alex. Toutefois, une fois la dernière page tournée et même durant ma lecture, je me suis rendue compte que certaines tournures et certains évènements étaient loin d’être imprévisibles. Mais vous savez quoi ? L’auteure arrive quand même, et c’est là la force majeure de ce roman, à nous émouvoir. On sait que cela va arriver, mais pourtant, on est frappé de plein fouet par les émotions qui transpercent les personnages. Comme si c’était nous.
Il m’arrive souvent de m’identifier à certains facettes des personnages quand je lis un livre, mais ici, en lisant les mots de Lena, j’aurais pu croire que c’était les miens, à de très nombreuses reprises. Et c’était assez troublant parfois. Je me suis reconnue dans la discrétion et la retenue de Lena, dans son besoin de sécurité, dans sa peur. J’ai compris son déni et surtout le sentiment de trahison qu’elle ressent au moment où elle a une embrouillle avec Hana.
Le plus admirable cependant, c’est que toutes les émotions véhiculées, même celles que je n’ai malheureusement ou heureusement jamais ressenties dans la vraie vie, eh bien je les ai éprouvées. J’ai eu des frissons, des pincements au coeur et des hochements de tête désapprobateurs. Des regrets, mais aussi du beaume au coeur. Pas mal tous les sentiments y sont passés en fait. ^^ Et c’est ce qui fait de ce livre un coup de coeur à mes yeux. Je ne suis pas vraiment sensible quand je sais qu’il s’agit d’une fiction, mais Delirium m’a véritablement touchée.
Je termine en glissant quelques mots sur Alex parce que, ben, c’est Alex quoi (ceux qui l’ont lu et qui ont comme moi apprécié ce personnage comprendront ^^). Déjà, avant même que j’apprenne à le connaître à travers l’histoire, il marquait un point parce qu’il porte un prénom que j’aime beaucoup. Mais en plus de ça, l’auteure nous rend un portrait de lui si… humain qu’il est difficile de ne pas l’apprécier (selon moi). C’est un homme de convictions qui croit fermement à son idéal de société et qui agira contre vents et marées s’il le faut. J’ai aimé son courage, sa droiture et le don de soi dont il fait preuve envers les autres. Un homme… idéal!
Bref, Delirium est un livre d’une puissance émotionnelle exceptionnelle. J’ai été happée par la force des sentiments, percutée par ce tourbillon d’émotions, si bien que certains évènements au demeurant prévisibles m’ont quand même émue. Je me suis incroyablement reconnue dans les pensées et les sentiments de Lena, tandis que les personnages d’Hana et Alex m’ont charmée. Ce livre est certainement un coup de coeur, même s’il a éveillé de vieux sentiments douloureux en moi. Delirium mérite largement les éloges qu’on en fait! J’ai terriblement hâte que le tome 2 paraisse et je dois dire que ça me plairait bien que Lauren Oliver écrive un jour le Livre des Trois S., ce serait à mon avis un livre complémentaire très intéressant !
Appréciation globale :

Coup de coeur !!
Tomes…
T.1: Delirium – paru
T.2: Pandemonium – 2012
T.3: Requiem – 2013
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