
Le Livre de Poche – 2001 – 315 pages
Pourquoi les Vikings ont-ils traversé les mers pour enlever Marion, l’ymagière qui sculpte des vierges de pierre au fond d’une abbaye de la côte normande? Pourquoi les guerriers de la mer sont-ils terrifiés par cette jeune femme, au point de lui emprisonner les mains dans des gantelets d’acier ?
C’est un univers gouverné par d’étranges superstitions qui attend Marion au-delà des glaciers. Là, elle doit veiller sur les divinités du clan au péril de sa vie, et se défier des intrigues que la jalousie fait naître autour d’elle. Car certains détestent cette « sorcière » venue de France, et multiplient les complots pour ruiner son crédit.
Marion triomphera-t-elle des rites barbares du peuple des neiges, ou bien finira-t-elle par succomber aux dangereux secrets qu’elle a commis l’erreur de mettre au jour?
Mon avis
Je m’étais fait à l’idée que je ne recevrais pas ce livre quand quelques jours plus tard, ô surprise!, la poste m’a laissé une belle petit enveloppe de chez Le Livre de Poche! La Captive de l’hiver a été piégée par les tempêtes hivernales (chouette paradoxe entre le titre et les circonstances, non? ^^), si bien qu’il a mis un peu moins d’un mois à ce rendre chez moi! Mais enfin, il est là et je vous en parle de ce pas!
La Captive de l’hiver est mon premier Serge Brussolo lu en entier (j’avais commencé le premier Peggy Sue étant gamine, mais il m’a fichu la trouille donc je l’ai jamais fini ^^) et je dois dire que j’ai aimé ce premier « vrai » contact!! J’ai apprécié le style d’écriture de cet auteur: des descriptions bien dosées et surtout très claires qui permettent de bien s’imaginer les personnages et les scènes, un vocabulaire ni trop simple ni trop recherché et une histoire très intéressante! Je crois savoir que cet auteur a écrit plusieurs thrillers alors, moi qui est férue de ce genre, je ne dirais pas non à tenter l’expérience!
Mais même si j’aime beaucoup les thrillers, je suis assez touche-à-tout au niveau de mes lectures. Le caractère historique de La Captive de l’hiver ne m’a donc pas du tout dérangé et, à vrai dire, j’ai même beaucoup aimé! C’était très intéressant d’en apprendre sur le mode de vie et les traditions des vikings. J’ignore quelle documentation il y a derrière ce roman (si documentation il y a), mais j’ai trouvé l' »univers » très réaliste et cohérent. Ces hommes pour qui la gloire et l’honneur surpassent tout en importance m’ont donné une impression de réalisme qui donnait un côté très authentique à l’histoire.
Pour ce qui est des personnages, ils sont bien travaillés psychologiquement à mon avis. Marion est une femme déracinée de sa terre natale, en proie à la confusion, constamment rongée par la peur de voir son imposture dévoilée. Sa servante, Svenia, se considère à la fois chanceuse et malchanceuse d’être liée de façon si définitive à Marion: tant que cette dernière sera en vie, Svenia vivra aussi, mais dans le cas contraire, c’est leur fin à toutes les deux. Du côté des vikings, les personnages sont un peu moins abordés, mais on peut toutefois très bien sentir la folie de Rök, le désir de vengeance destructeur de Ragnaard et la passion brûlante de Knut. On s’attache vite à Marion et à Knut, on se surprend à haïr certains des barbares et à se méfier de Svenia et de Rök! Au final, on a droit à des personnages bien campés et des émotions bien transmises!
Cependant, même si j’ai aimé le style de cet écrivain, même si les portraits des personnages étaient bien brossés, je n’ai pas été transcendée par cette lecture. Il manquait quelque chose à cette histoire, du piquant supplémentaire, particulièrement dans la première moitié du roman. En effet, ce n’est qu’un long voyage au début et il ne s’y passe pas grand chose finalement. La véritable action ne démarre qu’une fois la vraie mission de Marion découverte. De ce côté-là, on peut donc considérer qu’il y a des longueurs qui ralentissent le rythme de l’histoire et l’on sent que l’histoire stagne à certains moments. Le manque d’action rend le livre un peu moins passionnant. Je posais le livre sans avoir une impérieuse envie de connaître la suite de l’histoire.
Pour ce qui est de la fin, je suis mitigée… Je regrette que cela se termine de façon aussi abrupte. Cela appelle une suite qui n’existera probablement pas (La Captive de l’hiver ayant été écrit en 2001, les chances d’une suite dix ans plus tard son minces selon moi). J’avais fini par m’attacher à Knut et la vie qui se profilait pour lui et Marion me plaisait beaucoup. Ça me chagrine de ne pas savoir comment ça se terminerait pour eux (preuve que je m’étais attachée à eux ^^). Je regrette également de ne pas avoir lu Pèlerins des ténèbres avant parce que, même si ces deux livres peuvent être lus indépendamment, il y a quand même quelques références au tome 1 dans le tome 2. On peut tout comprendre l’histoire quand même, mais ça m’a ennuyée de ne pas comprendre ces allusions (mon côté maniaque peut-être? ^^).
Bref, Serge Brussolo nous livre ici un roman intéressant sur les traditions et les coutumes vikings. Les personnages sont attachants, quand même assez complexe et très bien décrits. Cependant, les quelques longueurs et la lenteur de la première moitié du livre empêchent ce livre d’être totalement captivant. Si l’envie vous prend de le lire et que vous êtes du genre à vous attarder sur les détails, je vous conseille de commencer par lire Le Pèlerins des ténèbres, du même auteur évidemment! Pour terminer, je souhaite remercier les éditions Le Livre de Poche et Livraddict de m’avoir permis de découvrir réellement cet écrivain français dont je lirai sûrement un des thrillers!!
T.1: Pèlerins des ténèbres – paru
T.2: La Captive de l’hiver – paru